En septembre, Anouck nous a emmenés à Longue Rive, un village sur la cote du Saint Laurent au nord de Tadoussac. Nous étions dans la maison d’été de Romain, parti en vacances avec sa femme. La route est belle, avec ses forets épaisses et ses montagnes polies par les millénaires enneigés.

 

Nous dépassons Tadoussac pour nous arrêter aux Escoumins. Le Saint Laurent est si complexe a naviguer que les marins n’en maitrisent pas tous les segments. Ils se relaient donc pour descendre ou monter le fleuve.

 

La ville des Escoumins est un de ces points de relais.

 

Nous avons garé la voiture au bord de la falaise. Calés dans les rochers, excités comme des enfants, nous faisons le guet à la recherche de baleines. On en a eu pour nos mirettes : les dos de rorquals, les phoques curieux que l’on entend souffler jusqu’au rivage, les mouette en rase-motte sur les vagues et les plongeons de cormorans…

 

Les jumelles passent de main en main, les photographes ont du vent plein les cheveux, le fleuve se prend pour l’océan.

Ivres de soleil mais affamés, nous finissons la route jusqu’à…

Longue Rive

C’est une maison bleue…

Pas moyen de se souvenir du code du cadenas alors Anouck a joué les cascadeuses, littéralement épaulée par Arthur et Amé. Une vraie épreuve de fort Boyard !

Nous avons immédiatement la sensation d’être en colonie de vacances. Nous sommes légers assis face à la mer et grignotant notre salade ; nous avons 12 ans et l’après midi nous appartient.

Anouck nous avait arrêtés plus tôt sur la route pour négocier un énorme panier de bleuets (7kg facile), et s’est transformée aussitôt en petite oursonne.

Heure de la sieste, Arthur a trouvé place dans le canapé du solarium avec un livre, Anouck bûche dur sur son article de thèse. Amélie et moi avons une bougeotte terrible, nous partons à l’assaut du rivage.

Véritable coup de foudre pour le paysage. Les rochers rose marshmallow moutonnant, sont léchés par les eaux paisibles du St Laurent.

Des herbes hautes marécageuses adoucissent les dents de pierre en délicieuses franges vert-orange ; le tout est tenu par de fiers sapins tendres et sombres, et des bouleaux blanchis par les embruns.

Le calme enveloppe ce monde en miroir.

Un peu en transe nous escaladons les pierres en évitant les ruisseaux (mais pas le chien sourd).

De retour à la maison, Anouck propose de chercher des champignons. Faute d’en trouver des comestibles, on a plutôt cueilli (avec soin) des déchets et (avec moins de soin) des poignées d’épines de pin dans nos pulls.

Parchemin en peau de bouleau

Après des crêpes végés gargantuesques, nous observons quelques étoiles auprès du feu. Trop de nuages pour la moindre aurore boréale (j’ai tanné tout le monde avec ça mais le temps n’a rien voulu savoir), quelques constellations suffiront.

Je retrouve avec une joie immense le plaisir de me déplier petit à petit dans les draps glacés. L’hiver tant redouté m’intrigue de plus en plus.


Le lendemain, balade sur la plage de sable.

Nous jouons avec les bois argentés. Le vent souffle fort, la marée est basse. Nous nous abritons derrière le seul bosquet à la ronde pour une séance de yoga et un cours de réflexologie mené par Amélie.

Dimanche a cessé d’être un dimanche

…lorsqu’Anouck a proposé de rester une nuit de plus.

 

Heureux d’être en vacances, nous avons étalé un casse-tête 1000 pièces à côté du poêle, des litres de thé et de soupe en renfort pour la chaleur…


Le lundi, nous avons arrimé le canot sur le toit de la voiture pour aller pagayer un peu sur un lac non loin de la. Une de ces nombreuses taches bleues a peine visibles sur google map si bien qu’on ne sait pas vraiment son nom. La voiture cahote entre les champs de bleuets, les feuilles sont intensément rouges.

En ne faisant pas les singes et en gardant notre barda dans les fourrés, on tient étroitement à 4 dans le canot. Nous sommes bien proches de l’eau ! On a à peu près fait le tour en appréciant les baraques juchées sur le rivage. Il n’y a qu’Arthur qui ne s’est pas baigné. Un peu fraiche mais pas plus que l’océan Breton finalement.

Nous étions un petit peu triste de quitter notre paradis à Longue Rive ; nous avons fait la route du retour avec le soleil couchant et des “tounes” canadiennes appropriées. Pas vu d’Orignal, mais sur la route c’est plutôt une bonne chose !

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