Note: L’article est un mix à 4 mains de Catherine et moi (Anna).

 

A quatre dans la voiture, le coffre est rempli à ras bord. Heureusement qu’Arthur maîtrise l’art du Tetris. Les affaires débordent sur la banquette arrière mais nous sommes trop heureux d’être sur la route de la Gaspésie pour nous en plaindre. On a lu à voix haute Harry Potter and the Sorcerer Stone sur le kindle d’Arthur pour vaincre la fatigue (et Arthur a testé l’affreux café de St Hubert, que j’ai assaisonné pour lui double extra fort) ; enfin, on est bien arrivés a Rimouski à 23h.

Après une bonne nuit de sommeil hors de Québec, forcement ça va mieux : Maman a le dos réparé. Mais il faut surtout donner le crédit au massage d’Amé ! Baignés dans le soleil, on remballe nos affaires : grosse valise de maman, check ; cagette de bouffe, check. En route vers le phare de la Pointe-au-Pere.

 

 

Site historique maritime de la Pointe-au-Père

En haut du haut colimaçon, nous avons droit a une petite explication du quotidien des gardiens de phare. Léger vertige à l’idée que des générations de gardiens se sont tenus sur l’étroit rebord extérieur afin de déneiger, dégivrer, astiquer les grandes vitres du phare, par grand vent et, Cerise sur le Sunday, sans même une corde pour les retenir.

Nous n’avons pas visité les musées adjacents, mais l’architecture naufragée m’a beaucoup plu.

En sortant de la tour, horreur : nous avons oublié nos délicieux fromages français dans le frigo du airBnB ! Maman se porte volontaire pour être désormais “préposée au frigo”, et nous organisons le sauvetage. La clef n’est déjà plus dans la cache, nous devons faire un détour à Bec pour les récupérer chez la propriétaire. Sans l’ombre d’une hésitation, nous fonçons. Une adorable jeune maman nous accueille et nous offre de cueillir de petites prunes sucrées pour la peine. Miam.

 

Nous jurons, mais un peu tard, qu’on ne nous y prendra plus (à oublier des trucs dans les frigos).

 

Canyon des Portes de l’Enfer

Je gère la navigation un peu comme un pied, mais comme la route est belle et qu’on a de la lecture, personne ne se plaint vraiment. On prend la clef des champs et faisons des détours avant d’arriver au Canyon des Portes de l’Enfer (après un pique nique gargantuesque avec plein de fromaaage).

Maman, en bonne latine, essaye de négocier le prix d’entrée, mais la caissière est inflexible : nous ne sommes plus des enfants de moins de 12ans. Trop injuste !

Les forêts de Gaspésie commencent à sérieusement rougir, il y a un beau soleil. Arthur manque de m’étriper quand j’agite le pont sous ses pieds. On ne déconne pas avec le vertige ! Nous comptons les 300 marches en descendant jusqu’à la rivière encastrée. Inspirés par nos prédécesseurs, tout le monde a fait des Inukshuks jusqu’à ce qu’il fasse un peu trop sombre.

 

Nous roulons vers notre étape suivante en Gaspésie : La baie des chaleurs. Malheureusement, nous n’avons pas pu admirer le paysage sur la route car la nuit tombait. La lecture à voix haute reprend, alternant La déesse des mouches à feu (en Québecois) et Harry Potter (en English).

 

La Maison Jaune de Nouvelle

Catherine. Il est plus de 21h lorsque nous arrivons à Nouvelle, à la Maison Jaune de Jean-René. Une maison de conte, pleine de petits recoins et d’objets hétéroclites. Velouté de légumes lyophilisé (on a un peu forcé sur la quantité d’eau, de velouté il n’y a que le nom) agrémenté de nouilles chinoises et accompagné d’une maxi salade, un repas de rois en itinérance.

Nous ne rencontrons Jean-René que le lendemain matin, pour un joli petit dej, de pain et de confitures faits maison.

L’homme est étonnant, bohème et terrien (il pratique la permaculture), musicien et écrivain. Il veut vendre sa maison, va laisser ses quatre chiens saucisses et aller de par le monde. Peut être au Kenya, pour une blonde ? Peut-être ailleurs. Il propose à Amélie et Arthur de venir faire du wwoofing en octobre : c’est la fin de saison pour les légumes et le AirBnB, mais il faut cependant préparer l’hivernage, rentrer des cordées de bois ; l’opportunité est belle et il n’est pas exclus que le duo accepte, d’autant que la Gaspésie offre de belles perspectives de rando.

Nous quittons ce joli lieu le samedi matin (il faut revenir quelques heures plus tard car Anna a oublié son carnet de notes : nous avons omis de nommer un “responsable de carnets”). Visite du musée du parc National de Miguasha, qui nous ramène au Dévonien, il y a 380 millions d’années, et nous fait aimer la paléontologie.

 

La baie des chaleurs

Anna. Sur la route, pique nique a St Omer, par grand vent et pluie de gourde.

On passe boire un cafe a(u) Carleton parce qu’on est comme ca. C’est hipster, et ca fait la couverture de l’article.

Passage rapide à Gesgapegiag, terre Micmac, ou les arbres ont des prises électriques et les champis des formes rigolotes. Mais surtout, on chill.

 

Catherine. On poursuit à rythme lent sur la route côtière Gaspesienne fort belle à cette saison, pour arriver (à une heure raisonnable pour une fois) jusqu’à notre étape à Chandler. Mignon petit chalet sur l’eau (en dépit d’un mobilier très laid) dans lequel nous nous installons pour deux nuits. Une vraie halte bienvenue, Anna doit poursuivre son travail pour l’envoyer demain au studio à Vancouver.

 

A suivre: Canada 9 – Gaspésie suite et fin (Chandler, Percé, Ste Anne et retour)