28 décembre

Nous partons à 7h30 pour notre journée backwaters. Il y a d’abord le ferryboat qui part d’Allepey et va jusqu’à Kottayam en s’arrêtant ici et là sur le lac. Apres une petite heure paresseuse nous faisons pied à terre sur un petit bout de caillebotis. Nous marchons une paire de mètres au bord de l’eau pour prendre le petit dej. Avec nous il y a 2 autres français et 5 anglais. Biswa est heureux, on nous sert des idlis et appam avec une gamelle de sambar (pure tradition). Je ne suis habituellement pas fan de sambar mais les légumes étaient très fondants (c’est une soupe épicée du sud de l’Inde).

Ventres pleins, vessies vidées nous marchons une petite demi-heure le long du canal, dans un village. Le guide nous parle de son fils en plein tournoi de Kabadi et des oiseaux. Des femmes lavent leur linge a même la rivière, les hommes pèchent au harpon ou a la ligne, les enfants courent en nuées et nous demandent des crayons. Nous marchons d’un pas léger, savourant la formule « God’s own country »

Apres un pont nous retrouvons le bord du lac, et de la, les canoés. Un papi sec et musclé nous tient la barque bien droite pour nous faire grimper un a un sans faire de vagues. Il y a deux petites banquettes pour deux sous un toit de palme et un petit peu de place a l’avant et a l’arrière pour ramer. La promenade au raz de l’eau nous éblouis.

Telle une nymphe Amelie nous guide dans le vert

Je me suis remise au dessin apres une semaine de vide sideral !

Une paire d’heures de paysages plus tard, nous faisons une halte pour visiter une église assez surprenante avec une maison dans une maison et une crèche aux allures d’installation foraine. Seules les nones assises sur ce long banc, leur dos tournes vers le canal restera dans mon souvenir.

Pecheur de l'extreme tranquillite...

Amélie s’est mise à ramer à l’avant, Arthur bouquine (il repose son livre de temps à autre pour braquer son objectif sur quelque curiosités). Nous nous arrêtons a nouveau plus loin cette fois pour déjeuner. On nous propose de la bière de palme distillée localement, on s’empresse d’en acheter un litre. Les malheureux ! L’alcool sent fort et acre quand bien même la boisson n’est qu’a 4 ou 5 % vol comme une bière ou un cidre un peu vieux, qui a eu chaud. En fait ça fermente encore dans la bouteille, et le soir c’est presque de la liqueur…

Heureusement le repas est lui, a l’inverse, formidable. Nous sommes chez la famille du guide, assis tous les 11 a une grande table devant la maison, protégés du soleil par une bâche faite de sac de riz cousus habilement ensemble.

Si c'est pas des sourires de bonheur ca...

Sur des feuilles de bananier Saizu passe déposer des petits tas colores qu’il tire tel un magicien, de gamelles émaillées comme on en fait plus. Poisson, haricots, lime pickles, betterave, choux, riz et sambar. On se fait resservir avec plaisir ; tout a le gout de l’amour de la mère keralaise que nous aurions rêvé d’avoir.

Etrange aventureRepus et heureux (j’ai pu croquer un petit peu les trois générations de femmes mais elles sont si timides !) nous reprenons notre dérive dans les bras d’eau keralais. Cette fois je prends la rame avant, les pieds dans l’eau douce. Mais je me lasse et reprends mon carnet pour croquer le lac et les paresseux house boat qui poussent de lourdes vagues sur nos flancs. Biswa attrape la petite rame mais je ne lui cède pas ma place de reine ! La vue est bien trop belle.

Un passage vers un autre reve

La journée est trop vite finie, des au revoir et nous reprenons le chemin inverse : ferryboat, rickshaw, hôtel. Nous retournons nous jeter dans les vagues, les yeux encore rêveurs.
Diner dans un resto de plage pour des pates à peu près italiennes.

29 décembre

Des bons vieux batiments a l'indienneNous n’avons pas réussi à avoir nos tickets tatkal pour Bangalore ce matin-là. Qu’à cela ne tienne, il faudra s’entasser en sleeper ou survivre à la general class ! Nous décidons de faire un tour en ville pour quelques achats : un mundu pour Biswa, des timbres et enveloppes pour Amélie (30 à coller !), une chemise pour Arthur, sari, internet, crédit de téléphone… Nous déjeunons au Kream Korner et c’est absolument délicieux.

Apres cela, nous nous offrons un massage complet dans un centre Ayurvedic. Cela faisait un moment qu’on se l’était promis et nous quittons le Kerala dans si peu de temps !

Tout le monde est ressorti encore un peu huileux et détendu à l’ extrême. Le massage a duré environ 1h, avec facile 1L d’huile par personne ; un petit pagne entre les jambes, chacun dans une petite pièce calme sous le ventilo (et chant d’un coq)…

Nous avons annulé notre dernière baignade, pourvu que la sensation laissée par le massage dure toujours ! Nous conservons notre langueur avec une bière sur la terrasse de l’hôtel, qui finit en discussion animée avec Shibu. Très doux.

Pour le diner nous retournons au Kream Korner de ce midi. Nous commençons a être mieux organises pour gérer les quantités (g)astronomiques ! Derrière nous, deux petits jumeaux de 6ans a peine, des bouilles de princes et des joues a bisous ; ils nous tendent un petit chocolat, un par un de leur mains menues. Adorable.

Et puis on se fait un falooda (Biswa en bavait d’envie depuis ce midi, il est aussi gourmand de desserts que moi). C’est une grosse glace avec des noix et des fruits en gelée. On s’endort, vous vous en doutez, le ventre bien rond.

Bus bonde, avec une toute petite pluie =)

 

30 décembre

Bus vers Kochi le matin. On laisse nos sacs au Hebron Inn et récupère nos blouses de sari sur mesure (on râle pour le prix, on s’est fait arnaquer largement, 4 fois le prix du marché !)

Un rickshaw nous embarque dans le quartier juif. Nous avions une adresse cheap pour le déjeuner, qui s’avèrera TROP cheap. In extremis nous avons déconseillé l’adresse à un couple d’étrangers avant de filer sans laisser de pourboire !

Nous avons visité le Dutch Palace, de belles fresques du Mahabarata, des scènes pleines de détails, de personnages entremêlés, difficiles à saisir sans explications. Il fait extrêmement chaud et nos cœur d’aventuriers n’y est pas. Nous nous posons dans un café au fond d’une boutique d’antiquités. Il faut slalomer entre les meubles pour accéder aux toilettes ! La synagogue ouvre à 3h, relativement petite quoique mignonne, il y faisait bon, les pieds nus sur les carreaux de fayence.

Nous n’avons que le temps de ramasser nos sacs à l’hôtel et filer prendre le ferry vers Ernakulam. On se prend deux tickets classe générale pour Biswa et moi. Il nous faut un diner, après le déjeuner atroce, en en prévision de la longue route vers Bangalore !

Ferry. Mais a Allepey je crois

Nous parvenons à nous débarbouiller un peu et même changer de t-shirt (dans les toilettes les plus puants que je n’ai jamais senti …) On se fait servir en un rien de temps, et pas une miette de repas n’est gâchée.

Il faut courir vers la gare … mais pour rien. Car comme d’accoutumée le train est en retard. Un chai et des beignets de banane plus tard nous embarquons tous les 4 en sleeper ; Biswa et moi squattons ou nous pouvons, nous dormirons tous les deux dans le middle bed d’Amélie, qui ira se serrer en haut avec Arthur.

on attend on attend

Ca n’aura pas été la nuit la plus reposante de notre vie mais cela dit, l’épisode est mémorable.

Emboités dans la douchette de 60 cm de large tout au plus, tête bèche, en train de calculer le poids de nous 4 et des sacs énormes reposant sur une poignée de charnières et d’écrous (une prière pour les ingénieurs indiens, ici) nous avons tous dormi quelques heures (sur 14h de trajets grosso modo).

Les couchettes ont tenu bon, et nous aussi.

Le prochain article se passe a Bangalore pour la fin du voyage… houlala

Enregistrer