Vendredi 3 mai 2013 – Mumbai – café Mondegar

Café mondegarNous partageons une bière dans un endroit hyper agréable, Knocking the heaven’s door, une grande Kingfisher et une non moins grande Budweiser. Anna croque la salle et l’ambiance, un moment juste parfait.

Troisième soirée en Inde, arrivée à Bangalore mercredi soir via Dubai, et ma grande fille qui m’attendant dans sa colloc’ du Prestige Monte Carlo (sic) à Yelahanka. Le taxi a un peu ramé pour trouver la résidence ; trois doormen de service pour garder les lieux : un pour avertir les deux filles, un pour enregistrer mon passage (on ne rigole pas avec la sécurité) et le 3ème pour orchestrer le mouvement. Le taxi me dépose au pied de l’ascenseur du batiment 3 (Chanel, je découvrirai le lendemain que chaque immeuble de ce complexe est identifié sous une marque de parfum : Drakar, Eternity…). Il y a même une piscine, le « Méditerranean Club ». Le mal-logement étudiant fait frémir !

Ma Nane m’ouvre la porte du 3ème étage, amazing, je serre ma grande fille dans mes bras et déballe les victuailles de ma valise : saucisson, fromage, dix paquets de petits écoliers, au moins autant de boites de tampons (denrée rare en Inde), vin, bonbon et M&M’s, les filles sont ravies. Dinner cool et néanmoins fort peu indien (patate fromage) partagé avec Anna et sa colocataire Tiffanie (une adorable à la voix flûtée).

On me laisse généreusement la chambre de la 3ème colloc’ une prof anglo-indienne [c’est en fait plus compliqué que ça, j’y reviendrai] qui ne sera de retour qu’en juin. J’ai une salle de bain privative ; cessez cette débauche de luxe !

J’accompagne Anna à la piscine le lendemain matin, elle fait ses longueurs rituelles, ma petite bête a perdu ses rondeurs enfantines et semble en pleine forme malgré ses cinq kilos de mois [mais non juste 3…].

L'Ecole srishti en inde

Je la sens parfaitement en phase avec son environnement comme s’il avait fallu se transporter de quelques milliers de kilomètres pour trouver sa juste place. Une harmonie que je capte à sa manière de se déplacer et d’interagir avec le monde qui l’entoure, cette enfant m’épate et n’en finit pas de me donner des leçons.

<- L’école Srishti, “communication” en hindi

Nous filons ensemble à son école, elle doit récupérer un certificat pour sa bourse et nous attrapons un bus pour Bangalore. Déjeuner avec sa jeune prof qui a suivi son projet de 4e année et qui me claque une double bise très inhabituelle en ce pays. Pooja vient de passer 7ans à Londres, elle est rentrée au pays non sans regrets pour des raisons familiales (ses parents se languissaient d’elle) autant que pour des raisons économiques (la crise qui survient en Europe de l’ouest et qui n’épargne pas le pays de Sa Gracieuse Majesté a des répercussions sur le monde de l’art et place bon nombre d’artistes dans des situations difficiles).

Nous baguenaudons ensuite dans City Market, des milliers d’échopes, des milliers de gens, des vaches, des rickshaws, des voitures, des cheveux, dans une cohue et un brouhaha indescriptible, étoffé d’un épouvantable concert de klaxons.

 

Market city

 

On se perd dans la gare routière [Majestic] à la recherche d’un bus pour Yelan’ka, si gigantesque que j’ai le sentiment de chercher une aiguille dans une botte de foin. Anna étant d’une confiance stupéfiante, nous trouvons le bus idoine.

 

Majestic bus station

 

Les bus typiquement déglingués

Les bus si typiquements déglingués

Soirée avec les filles et deux autres étudiantes françaises copines de Tiffanie.

Ce matin levées tôt pour prendre notre vol pour Mumbai, notre voyage à deux démarre, yes ! Je suis aux anges à l’idée de me balader avec ma Nane et de découvrir avec elle un petit bout de ce pays. On galère un peu pour trouver le Lawrence Hotel, le chauffeur de taxi ne comprend pas plus l’anglais que la topographie, c’est un peu compliqué [j’ajouterais que quand on donnait en référence la gallerie d’art Jihangir, pourtant assez référentiel à Mumbai, notre chauffeur croassait un ‘Jahur ?’ donc meme s’il demandait sa route c’était une cata]. Nous finissons la route à pied lasse de ces événements.

Le Lawrence Hotel est au 3ème étage d’un immeuble franchement pourri, annonce la couleur dès l’ascenseur un panneau nous informe que nous montons « à nos risques et périls ». Voila qui est dit.

Il y a tout de même deux lits, un ventilateur et des douches sur le palier. Cela nous ira bien pour deux nuits. Nous sommes à deu pas de la beit-knesset, la synagogue, juré je ne l’ai pas fait exprès. Nous bravons les injonctions dissuasives de l’ascenseur, déposons nos valises et filons à la recherche d’un resto. On se fait chouchouter dans un restaurant de poisson par au moins deux serveurs attentionnés et repartons le bidon rond. Nous trouvons une tunique indienne pour Anna dans une boutique qui nourrit au moins 7 personnes fort peu affolées. La tunique a des manches trop longues à notre goût ? Qu’importe, on nous propose de les raccourcir, deux garçons la portent chez le tailleur. Alliée à un large pantalon blanc elle sera parfaite. On se balade le temps de l’opération (½ heure annoncée) lorsque l’on revient la tunique est toujours au bloc. Il nous faut patienter une heure de plus (on s’endort sur nos petits tabourets plastique) pour récupérer la chose telle que nous l’avons souhaitée.

maman devant la porte de l'inde

Maman, la mer, le soleil et la porte de l’Inde… Bombay nous enchante

 

La suite arrive dans l’épisode 9, sur Bombay, le gros coup de coeur. Les docks, le colier de la reine, les beaux arts, le bollywood… rapidement, c’est promis !

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