Pour continuer sur les transports, le voyage aller vers Hampi s’est fait en train. Ainsi nous avons découvert la gare de Yelahanka !

Le Rickshaw nous a déposées dans la nuit noire sur un bout de trottoir, il fallait ensuite traverser les voies pour rejoindre le quai de gare … (petit sensation Perrache en janvier le froid en moins pour mon frère). Une fois accostées, nous pouvons détailler les lieux : un panneau d’horaires qui se contente de nous souhaiter la bienvenue, des familles assises en petits tas de bagages mélangés, une mini échoppe, des néons et un petit bureau bourré de diodes où nous sommes allées demander des informations. On nous a renvoyées vers un ‘touch screen’ poussiéreux qui donnait l’impression d’être décédé depuis des siècles malgré la nouveauté de la technologie. Il fait dire que la boite en bois qui l’encadrait rappelait plus l’époque victorienne que l’esthétique apple. Pas de rêve steam punk : ça ne marchait pas à la vapeur, ça ne marchait pas du tout.

 

Le train devait être lui aussi électrique, quelques minutes de retard réglementaires, on grimpe.
Les billets de train s’achètent sur l’internet, et il semble que pour garder sa place il faille faire une confirmation quelque part… Pas grave nous n’avons pas les places prévues, mais au moins une petite couchette chacune, séparées ; il s’agit de dormir…

C’est plutôt confortable. Dans une enveloppe kraft on trouve un drap et une couverture propres. Un oreiller et une couverture de laine assurent un confortable voyage. Nous sommes en sleeper 3 AC : 3eme classe climatisée avec couchette. Pas très cher et très agréable, je vous conseille !

Au petit matin, toilettes turques, la voie défile limite entre vos jambes, heureusement le tuyau fait un coude, on se contente d’imaginer le sol aux variations de luminosité ! Haha

Regarder le paysage de l’Inde qui s’étire par la porte du train grande ouverte est indescriptible. Grisant. Un type est assis dans l’encadrement, ses jambes balancent dans le courant d’air, je me projette dans le temps pour quelques secondes…

On remballe son bazar, Tiffanie s’est réveillée aussi, une aquarelle et nous sommes parties.

Train Sleeper vers Hampi

(ma perspective vous enquiquine)

Gare de Hospet. On voulait prendre un bus mais la horde de rickshaw a eu raison de nous, un routard hollandais (?) nous rejoint pour la course. Le long de la route c’est l’apothéose. Les verts rivalisent de splendeur ; je retrouve les teintes du Vietnam qui m’avaient tant séduites. Rizières, bœufs et vaches bossues tirent des charrettes vers les champs, des bouilles curieuses de gamins se retournent. Quelques motos, mais rien à voir avec le trafic de Bangalore !

Une fois réglée la question du couchage, un petit tour des lieux pour comprendre la géographie. Bien sur, les rues sont tracées n’importe comment mais Hampi est si petite que pour une fois ça ne pose pas trop de problème. Le poste de police où nous devons passer nous enregistrer est encaissé dans des ruines en pierres, dans une rue principale qui, il y a quelques siècles, bouillonnait de vie. Aujourd’hui c’est une bande sableuse bordée de pierres, une route poussiéreuse et quelques malheureux touristes écrasés par la chaleur.

On a eu la faiblesse d’aller déjeuner à midi, trop manger et se retrouver sous le cagnard dès midi et demi. Alors on grimpe sous le soleil.

 

Bon, Hampi est un endroit qui, (du moins à cette période de l’année) hésite entre les zones désertiques, pellées, si parfaites pour la conservation des centaines de temples qui l’entourent et les zones cultivées, irriguées aux verts charnus et délicats. C’est assez agréable de marcher en plein soleil, les réserves d’eau s’amenuisant, et au détour d’une paire d’énormes rochers trouver une rizière et des grands palmiers.

Temple croqué au milieu de singes

Bref le premier jour nous n’avons vu qu’un petit bout, déjà ravissant. On a voulu voir le Vitthala temple mais l’entrée était payante, et il commençait à se faire tard donc on est rentrées en rickshaw.

En fait il y a trois trucs à payer avec un ticket valable une journée pour les trois, et comme on est pas indiens c’est plus cher donc on a décidé d’y aller une autre fois. C’est assez fréquent d’avoir un prix local et un prix foreigner. C’est à la fois énervant et à la fois compréhensible.

La journée nous a tuées, après un petit resto, dodo.

Mais aux alentours de 11h, tohu-bohu dans la rue. C’est la pleine lune, la veille de Holi. 4-5 indiens tapent comme des sourds à faire crever leurs tambours tandis que le reste de la ville suit et danse à corps perdu. Ils serpentent dans les ruelles pour réveiller ceux qui ont sombré comme moi. La procession finit par rejoindre le bûcher pour brûler le démon violeur (totem de tissu avec un énorme phallus).

Holi frenchies

Le lendemain, tout le monde fête Holi en couleur…

Nous avons quitté les festivités dans la matinée, suffisamment peinturlurées à notre goût. Visite à bicyclette, c’est toujours aussi beau. On a pas eu le courage d’aller jusqu’à Hospet, mais on a déjà fait un bon petit tour ! On s’est payé du riz dans une gargote avec des gamins rigolos (voir le diaporama suivant). Puis retour en vélo, douche bien mérité et soda en terasse. I fait chaud, nous sommes rompues, c’est le bonheur. Dernier petit tour de vélo de l’autre côté de la ville, pour revoir les paysages enchanteurs de notre arrivée.Miam. L’Inde à vélo c’est pas mal. C’est décidé je me trouve une bicyclette à Yelahanka !!

 

Pour finir, eh bien….

Le dernier jour nous avons fait un dernier tour en rickshaw pour voir les parties payantes et se faire déposer à Hospet. Hospet est tout le contraire de Hampi : moche, inhospitalière, étouffante. On s’est trouvé un resto pour le midi. Pas moyen d’attendre jusqu’au soir notre bus dans cette fournaise, Tiffanie me décide à prendre un bus de jour pour rentrer plus tôt.

MOMENT EXPERIENCE EPIQUE
Donc, on a pris un Bus pour le retour, vers 15h. On a deux places assises, le bus est bien plein, il fait chaud, et on est pas nombreux à faire le trajet total (8h!) Hospet-Bangalore. Pas de clim, la ventilation c’est les fenêtres que tu dois tacher de garder ouvertes de ton coté (sinon c’est celui devant ou derrière qui a droit à tout l’air). Le skaï des sièges colle, mais c’est globalement marrant. Il faut courir pour choper à manger aux gares routières (je ne parles meme pas de la pause pipi, mais ils sont gentils si on demande ils nous attendent =) ). Une noix de coco troquée par la fenêtre.

Ca aurait pu être un sans faute sans la dernière heure du trajet, où chaque bosse me semblait être une impitoyable montagne russe (pourtant la route était aussi pourie d’un bout à l’autre je vous rassure!). Les beignets gras du midi, mon insolation à Hampi, les bosses, la chaleur, le skaï, mes fesses, la noix de coco ont hurlé de concert.

Raoul

Nous sommes descendues pantelantes du bus. Tiffanie à négocié un rickshaw… Et la c’est le drame. Mes tripes ont payé l’addition (le trottoir aussi).

 

 

La note est salée : nuit limite passée vautrée sur la cuvette des toilettes, journée suivante à ne faire que dormir. Le samedi a commencé à aller mieux… Mais Tiffanie m’a maternée comme une chef, un vrai bonheur cette coloc =) !

Ainsi s’achève ce voyage, trois jours bien agréables ! (Rien de riiiiien je ne regrette rien)

(Rahul, le mec de Manon croqué à une soirée, colorisé sur toshop un peu à l’arrache)

Bon … C’est pas mon meilleur article j’vous l’accorde. Me reste une semaine de cours, je suis à la bourre, je vous passe les détails hahaha ! Bientot je vais voyager avec ma maman et ça va promettre. Je vous écrirai bien un article de société prochainement. Sur les jeunes indiens ? La religion (j’avais trouvé quelqu’un à interviewer mais finalement non, je ne désespère pas, il y a des gens passionnants ici à faire parler !)