On découvre après trois nuits notre nouveau quartier de résidence, Balat, quartier historiquement juif. C’était il y a longtemps.

Cette fois nous sommes plongées dans la turquie, si proche géographiquement et néanmoins si loin du touristique Sultanahmet et du Beyoglu branché.

Les rues, calmes, sont bordées de cafés, restaurants et salons de thé colorés. Mais pas une goutte d’Efes Pilsen !

Nous sommes cependant accueillies chaleureusement par deux jeunes sexagénaires accortes. Leur neveu Mustafa nous fait la conversation pendant qu’elles nous préparent des Manti, délicieux raviolis qu’elles nous serviront nappés d’une couche épaisse de yaourt, agrémentés d’huile pimenté, et de menthe. Délicieux et nourrissant, sans doute pas assez à leur goût puisqu’elles nous apportent aussi des pancakes et des muffins au chocolat, le tout généreusement arrosé de çay. Et tout ça pour une note ultra-light. Le quartier nous séduit.

 

En marchant vers les hauteurs, en direction de la mosquée de Fatih, tout à coup le décors change, un quartier plus miséreux et l’écrasante majorité de femmes sont à minima sanglées dans d’épais manteaux le visage étroitement voilé, et de façon plus stricte encore toutes de noir vêtues, ne dévoilant que nez et yeux. La radicalisation à la saoudienne se mesure ici au premier regard.

Au milieu des petits immeubles bas et des rues ombragées par les feuillages, les trésors byzantins se dressent encore, comme l’église St Sauveur en Chora, et les remparts en ruine. Nous descendons la colline et longeons la côte d’or jusqu’à la Mosquée d’Eyup, son cimetière et le café Piyer Loti (tout ça est ponctué, toujours, de çay).

Vue sur la corne d’or.

Notre hôte Sardar prends son rôle très à coeur, avec un petit déjeuner turque sur la terrasse, avec ses locataires venus des quatre coins du monde. Fromage, olives, pain, concombre, çay… Que du bonheur.

 

 

Pour notre dernier jour nous allons sur la rive Asiatique (à Götzepe), en quête d’un grand marché. C’est l’occasion de voir un autre quartier, et une autre ambiance.

Nous avons accumulé les galères pour nous y rendre et en repartir: longue marche pleine de détours, bateauX, bus, métro-bus, tram on a fait littéralement tout le tour de la ville pour revenir. Nous n’avons pas trouvé le marché, mais un Istanbul plus gris, résidentiel, et beaucoup moins anglophone. J’ai même eu recours à mon allemand estropié pour communiquer…

 

Nous nous sommes réconfortées avec des Lamacun (dire Lamadjoun), sorte de petites pizza à la tomate.

 

In fine, il semblerait que nous nous soyons largement trompées de zone, ce qui explique les regards perdus des passants lorsque nous parlions d’un grand marché… Au moins, nous avons comme ça fait un grand tour périphérique de la ville !

 

Pour notre dernière soirée nous avons ainsi apprécié un repas avec Yusuf au milieu des chants des Muezzins de Sultanahmet, sur le retour, Mustafa et ses tantes nous ont offert le çay, et de retour chez Serdar, nous avons à nouveau refait le monde avec un thé turque bien noir et généreux, estampillé d’un ‘Evet’ doux amer.

 

Trente ans que Maman connait Istanbul et y revient toujours, pour ces amis de longue durée comme pour ceux que l’on se fait immanquablement à chaque passage. Il n’y a pas eu une journée sans que l’on ne taille le bout de gras avec un turque curieux, ou que l’on ne se sente accueillies comme des membres de la famille.

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