Elephant en pierre Yelahanka

Si les Etats Unis sont très étalés et remplis de vide, l’Inde à sa manière est un étalage de pleins. Alors évidement, on retrouve des espaces un peu sauvages dans l’immensité de son territoire, mais vous pouvez être sûr de croiser quelqu’un sur votre route, ce qui bien moins une constante aux Etats Unis. Mais c’est bien normal vu les échelles de population que je compare.

Ce qu’on observe aussi c’est que, si le centre urbain de Bangalore compte quelques tours, et si les banlieues ont elles aussi une paire de complexes immobiliers de 15étages, globalement les villes se répandent à l’horizontale avec des bâtisses branlante qui ne dépassent que difficilement les deux étages. D’où des villes surpeuplées et sur-étalées. Mais c’est là le charme des villes indiennes.

Dans ces conditions, la marche à pied vous limite considérablement, et encore plus lorsque le soleil cogne (ou bien vous attrapez d’énormes cloques rouges sur le nez et la nuque, imprimant durablement la marque de T-shirt ; et vos épaules resteront toujours blanches, elles).

Ainsi, vous DEVEZ prendre un moyen de transport !

Celui que vous attendez tous, c’est le rickshaw. Si les hommes puissants se sont toujours débrouillés pour se faire traîner à bout de bras, puis à la force des mollets, aujourd’hui tout le monde emprunte la version motorisé : l’auto rickshaw. Un guidon de moto, vitesses sur les poignées mais aussi des pédales pour accélérer et freiner. Trois roues, une banquette à l’arrière et un peu de déco kitch à l’indienne. L’idéal c’est d’y grimper à deux mais parfois, et ce malgré les interdictions, on peut apercevoir des rickshaws avec 4 ou 5 passagers.

Bus Driver

Prendre le bus est de loin le plus économique, que ce soit pour les distances courtes (d’un quartier à un autre) ou plus longue (d’une ville à une autre, ou trouve facilement les bus sleeppers avec 10h de trajet minimum, rien n’est a côté en soit).

Chauffeur de bus au travail

 

Le bus c‘est drôle. Pour rejoindre le centre de Bengaluru j’ai repéré quelques numéros clefs (pour vous figurer : les bus 285M, 285E, 285K, le G9, et certains 404). Il y a énormément de bus (plusieurs centaines sans hésitation), qui quadrillent largement la ville. Normal quand on voit la population et les dimensions de la ville ! On trouve disséminés ça et là des stations de bus gigantesques et bordéliques, et des arrêts de bus, parfois officialisés par un banc et un énorme panneau publicitaire rectangulaire, mais généralement totalement informels, identifiable au petit paquet de gens qui attendent au bord d’un trottoir.

Quand le bus arrive, avec un peu de chance le numéro est écrit sur un petit carton à l’avant, et s’il n’y a ni guirlande ni statue pour le masquer vous pouvez lire le nom de l’arrêt… En hindi ! (mais la plupart du temps il n’y a juste rien d’écrit). Alors commence la quête du bus, vous vous agrippez à la portière avant et hurlez votre destination genre … SHIVAJI NAGAR ? SHIVAJI NAGAR ? Si le chauffeur dodeline de la tête, vous pouvez grimper et vous battre pour une place assise, s’il se contente de vous regarder comme si vous étiez un imbécile, c’est que ça ne doit pas être le bon – vous pouvez retenter une dizaine de bus comme ça. Ce qui est rassurant c’est que tout le monde fait ça, et que les indiens vous aident facilement.

Ticketa

Mis à part les lignes majeures « G » (comme le G9) qui sont verts pomme et d’apparence plus moderne (d’apparence seulement) les bus sont peinturlurés de façon aléatoire, allant de la couleur-qui-fut-unie, à la fresque multicolore atroce et parfois même figurative (genre un bébé gras dessiné à la bombe à côté d’un Mickey).

Il n’y a pas d’horaires, pas d’indications sur place, il faut demander alentour pour survivre (ou alors avoir une super carte qu’on ne trouve qu’a l’ambassade et se battre avec le site internet qui donne les trajets de bus mais encore faut-il connaître le nom local de l’arrêt de bus recherché, parfois indiqué par google map, parfois non (google map n’est pas un ami de confiance en Inde)).

Mais avec l’habitude la pratique du bus n’est plus très inquiétante (en fait elle est plutôt drôle d’une manière générale).

Dans le bus, l’avant est réservé aux femmes, les hommes sont à l’arrière. C’est très avisé quand le bus est plein à craquer et que l’on est agglutinés les uns aux autres. Le contrôleur navigue d’un bout à l’autre du bus en hurlant pour qu’on paye le ticket (rarement plus de 20 (30ct d’euro) pour les bus de Bangalore, sauf pour les bus climatisés).

Parfois des gens profitent d’un ralentissement pour sauter dans le bus, de même pour descendre. Je n’ai pas encore fait mais il parait que les trains sont dans le même genre.

Bus driver 2

Ce que j’adore faire, c’est me caler à l’avant. Souvent il n’y a plus de places assises, mais le capot du moteur est à gauche du chauffeur entouré d’une petite barrière pas très confortable donc peu convoitée, mais absolument parfaite pour avoir une vue sur tout le bus et ainsi dessiner ! Les trajets étant toujours d’environ une heure, ça laisse le temps de croquer des saris, le chauffeur, des visages fatiguées, et échanger des sourires.

Chauffeur de bus au travail

Je sais il ressemble vachement à l’autre, pas ma faute si ils sont habillés pareils avec la moustache règlementaire !

Quand la nuit tombe (invariablement aux alentours de 18h30, nous ne sommes plus si loin de l’équateur) de maigres lumières s’allument dans le bus, à côté des hélices des ventilateurs depuis longtemps en panne. Mais pour ajouter un peu de carnaval, des diodes multicolores clignotent autour des idoles en plastique.

Girl in the busSi par bonheur vous atteignez votre arrêt (et n’oubliez pas de demander qu’on vous l’indique) trouver une rue précise a Bangalore relève de la gageure. Il y a certaines rues qui ont des noms (toutes les villes ont leur MG Road ou Commercial Street) mais en général, tout est découpé par quartiers et zones aux contours assez flous. Dans ces quartiers se trouvent des Main Road et perpendiculairement des rangées de Cross numérotés. Et ça n’a pas la classe américaine, vu que les rues sont courbes, et se croisent de façon barbare et improbable.

Mais quelle joie de s’y perdre lorsque vous n’avez pas de but !

Pour dans la semaine : notre voyage à Hampi ! En plus c’était Holi… Couleurs, temples, insolations, et pour aller avec le sujet présent le train et le bus longue distance. Promis il arrive vite.

@ Partagez mes lectures : Nehru, A la découverte de l’Inde je l’aurai pas fini tout de suite celui là j’avoue… Ouais bon sinon c’était fondation mais c’est pas spécialement relié à l’Inde =p

 

Posted by Gad on

Ta mere mange une salade
Moi j’ai fini la mienne a 4000km
Et elle m’envoit les peripeties de sa Nana
Meme allongé je me sens fatigué
Je crois que c’est a cause des petits details
Ils sont tellement nombreux qu’on a l’impression
D’etre tout le temps en mouvements et surtout bien faire
Attention de ne rien rater
Merci Anna de cette richesse que tu arrives si bien a communiquer.
Bon je vais me doucher……-)
Bises
Bi